Diététique Chinoise au quotidien : L’art de la cuisson et ses effets thérapeutiques

Aujourd’hui j’aimerai vous parler de la cuisson des aliments et de l’influence qu’elle peut avoir sur la nature thermique et énergétique des aliments. Vous le savez déjà en diététique chinoise les aliments ont des propriétés de bases qui leurs sont attribuées. Par exemple le concombre et de nature thermique froide, avec la saveur douce et amère et il agit sur les méridiens de la Rate, du Poumon et du Gros Intestin.

Rien que ces connaissances au sujet des divers aliments que l’on peut utiliser dans notre quotidien nous offrent de belles possibilités thérapeutiques quand on cherche à élaborer une recette avec une propriété thermique spécifique ou tout simplement pour que notre plat soit en accord avec la saison actuelle. Par exemple en hiver on va privilégier les aliments de nature chaude (Yang) et les saveurs piquantes et salés, à l’inverse de l’été où l’on favorisera dans nos plats les aliments rafraichissants comme les fruits.

Mais qu’en est-il de la cuisson et son influence sur la nature énergétique des aliments ?

Tout d’abord, en diététique chinoise on part du principe que plus les coctions sont courtes, avec moins de feu, moins de pression et plus d’eau, plus on tend vers le Yin, c’est-à-dire qu’on modifie la nature des aliments cuisinés pour qu’ils apportent de l’énergie Yin à notre organisme. Idéal donc en cas d’insuffisance de Yin (chaleur interne insomnie, irritabilité, anxiété, etc.). De la même manière des coctions plus longues, avec plus de feu, plus de pression et moins d’eau modifie énergétiquement les aliments pour qu’ils nourrissent en nous l’énergie Yang. Idéal en cas de coup de froid par exemple même si pour avoir un effet thérapeutique spécifique et efficace il est fortement conseiller de prendre en compte les saveurs également.

Passons maintenant aux différentes cuissons et leurs effets énergétiques et thérapeutiques.

Faire bouillir et mijoter

L’effet de chauffage est déterminé par le temps de cuisson. Ainsi une courte ébullition ajoute un peu de Yang à la nourriture, et une ébullition prolongée ajoute donc plus de Yang. Par exemple les ragoûts cuits à feu doux pendant de longues périodes sont une excellente alternative pour le rétablissement des personnes en déficit de Qi ou de Yang. Au contraire, bouillir avec beaucoup d’eau réduit le Yang.

Cuire

Cuire les aliments fournit un chauffage doux aux ingrédients, augmentant leur Yang.

Le salage ou le saumurage

Le sel a un caractère froid et réduit donc le Yang. De manière générale il faut éviter de saler ces plats, en diététique chinoise on utilise surtout la saveur salée par le biais d’aliments naturellement salés (ex : les fruits de mer qui vivent et se développent en milieu salin).

Faire frire et rôtir

Une façon de compléter et alimenter le Yang. Ce type de cuisson doit être évité en cas de symptômes de chaleur interne. Il faut aussi savoir qu’un excès de friture peut générer de la chaleur et humidité et affecte le foie et la vésicule biliaire.

Faire sauter au Wok

La cuisine chinoise utilise souvent la cuisson au wok, ce qui fait frire à haute température et avec très peu d’huile les aliments, leur donnant un enrobage croustillant (du yang à l’extérieur) et juteux à l’intérieur (du Yin).

Griller au barbecue

C’est la méthode qui produit le plus de Yang. Il faut faire attention à ne pas brûler les aliments car cela génère des composés toxiques. Attention toutefois avec cette méthode de cuisson car c’est celle qui (avant la friture) apporte le plus de chaleur dans le corps. Un défaut que nous avons : on fait souvent des barbecues en été, on apporte donc beaucoup de chaleur et de Yang dans une période de l’année où la diététique chinoise nous conseille au contraire d’apporter du Yin et de préserver au mieux la fraicheur et les liquides de notre organisme.

Cuisiner avec de l’alcool

Cela améliore la saveur des aliments et les réchauffe. L’alcool fait élever le Yang, il dissout la stagnation, active la circulation du Qi et du sang (Xue), libère le blocage émotionnel (tu m’étonnes…) et disperse le froid. Même si l’alcool reste déconseiller il réchauffe le Jiao moyen (estomac/rate) et le Jiao supérieur (cœur et poumon).

Confit et mijoter à l’huile végétale de qualité

Cela permet de chauffer légèrement les aliments. On apporte du Yang mais raisonnablement.

Fumé

Cela augmente l’énergie Yang des aliments, réchauffe, mais moins que le barbecue. En hiver, le poisson fumé est recommandé pour tonifier le Qi du Rein. De plus le poisson fumé est de saveur salée, la saveur de l’hiver, la saveur du Rein.

Cuisiner avec des épices

La plupart des épices ont un caractère thermique chaud ou brûlant, ils chauffent donc les autres aliments. Ils ont un effet chauffant sur laRate et Estomac. Beaucoup d’entre eux sont considérés comme digestifs. De plus cela peut être très intéressants dans les régimes végétariens car ils neutralisent l’effet rafraîchissant des légumes, aidant à leur digestion (car la Rate et l’Estomac ont besoin de chaleur pour cuire les aliments).

La cuisson à la vapeur

C’est la méthode la plus neutre, elle préserve toute la saveur et les propriétés de la nourriture. C’est la cuisson la plus saine et la plus conseillée dans de nombreux régimes.

Vous avez de quoi faire !

Eh bien voilà ! Vous avez de quoi vous amuser et cuisiner en utilisant ces concepts facilement applicables de la diététique chinoise. Que ce soit dans la prévention ou pour l’obtention d’un effet thérapeutique concret, la diététique chinoise est efficace et facile à mettre en place dans notre quotidien ! C’est pourquoi, en tant que thérapeute en MTC j’aime « coacher » mes clients dans ce domaine car une bonne alimentation (énergétique) en accord avec le rythme des saisons et leur état de santé ne peut qu’aider sur le chemin de la guérison, de l’équilibre.